Une réforme électorale majeure modifie les règles du jeu pour les élections municipales de 2026 dans près de 25 000 communes. L'instauration de listes paritaires et la fin du panachage visent à moderniser le scrutin, mais suscitent de vives inquiétudes chez de nombreux élus ruraux. Cette nouvelle loi, validée par le Conseil constitutionnel en mai 2025, aligne le mode de scrutin des plus petites communes sur celui des villes de plus de 1 000 habitants. Concrètement, les électeurs ne pourront plus rayer des noms ou en ajouter d'autres sur les listes, une pratique connue sous le nom de panachage.
Désormais, ils devront voter pour une liste complète et bloquée, qui devra obligatoirement alterner des candidats de chaque sexe.
Cette obligation de parité est au cœur des préoccupations. De nombreux maires, comme Romain Senoble à Forges, regrettent la perte d'une forme « d'expression directe de la démocratie » et soulignent la difficulté de constituer des listes complètes et paritaires dans des villages où les vocations politiques se font rares. Jean-Luc Auzou, maire de Courcelles-en-Bassée, y voit une manœuvre pour « supprimer des maires », craignant que l'incapacité à former une liste n'entraîne des fusions forcées de communes. Selon une enquête AMF/Cevipof, 68 % des maires des communes de moins de 500 habitants jugent la réforme mauvaise. À l'inverse, certains élus comme Yves Lagües-Baguet y voient une avancée, favorisant un vote pour « un projet et plus pour des hommes et des femmes ». Cette tension entre la modernisation démocratique et les réalités du terrain rural constitue un enjeu majeur pour la vitalité des petites communes lors du scrutin de mars 2026.
En résuméLa réforme du scrutin pour les communes de moins de 1 000 habitants, qui impose la parité et met fin au panachage, représente une modernisation démocratique significative mais se heurte à de fortes résistances. Les maires ruraux craignent des difficultés pour constituer des listes, voire la disparition de communes, tandis que ses partisans y voient une avancée vers un vote de projet plus structuré. L'application de cette loi en mars 2026 sera un test majeur pour la vitalité démocratique des territoires ruraux.