À quatre mois des élections municipales, le 107e Congrès des maires de France s'est ouvert dans un climat politique et budgétaire particulièrement tendu. Placé sous le thème de la « liberté », cet événement majeur a servi de tribune aux 12 000 élus locaux attendus pour exprimer leurs griefs face à un État jugé de plus en plus centralisateur et contraignant. Au cœur des tensions figure la contribution de 4,7 milliards d'euros imposée aux collectivités dans le cadre du budget 2026, une pression financière jugée « intenable » par de nombreux maires. Le président de l'Association des Maires de France (AMF), David Lisnard, a dénoncé un climat politique « sous tension permanente ».
Serge Grouard, maire d'Orléans, a résumé le sentiment général par une formule choc : « Que l’Etat arrête de nous emmerder.
C’est aussi simple que cela ».
Il critique un « grand mouvement de recentralisation » à la fois fiscal et normatif qui entrave l'action locale.
Le congrès a également été marqué par l'incertitude politique nationale, avec la crainte d'une dissolution de l'Assemblée nationale qui pourrait perturber le calendrier électoral.
La session d'ouverture consacrée aux Outre-mer a mis en lumière les crises exacerbées que vivent ces territoires (insécurité, narcotrafic, immigration), considérés comme des « laboratoires » des défis nationaux. Face à ces pressions, le Premier ministre Sébastien Lecornu, attendu en clôture, était sous forte pression pour apporter des réponses concrètes aux maires qui n'acceptent plus d'être « gouvernés à la calculette ».
En résuméLe Congrès des maires 2025 a été le théâtre d'une forte contestation des élus locaux contre la pression budgétaire et normative de l'État, à quelques mois des municipales. Les maires ont réclamé plus de 'liberté' d'action et de moyens financiers, exprimant leur exaspération face à ce qu'ils perçoivent comme une recentralisation. Cet événement a souligné la fracture entre le pouvoir central et les collectivités, plaçant les enjeux financiers et de gouvernance locale au cœur de la future campagne électorale.