Le candidat à la mairie de Lyon, Jean-Michel Aulas, et son fils Alexandre ont engagé des poursuites pour diffamation contre le média indépendant Rue89 Lyon. L'affaire, qui porte sur une enquête de 2023 concernant des jets privés et des paradis fiscaux, soulève des questions sur les relations entre le candidat et la presse en pleine pré-campagne électorale. Le procès, qui s'est tenu le 18 novembre 2025, trouve son origine dans un article publié par Rue89 Lyon en octobre 2023, s'appuyant sur les révélations des « OpenLux ». L'enquête détaillait un investissement de la holding familiale de Jean-Michel Aulas, Holnest, dans une société américaine spécialisée dans les aéroports pour jets privés, via un montage financier passant par le Luxembourg et le Delaware, un État américain connu pour sa fiscalité avantageuse. Les avocats de Jean-Michel Aulas ont plaidé la « diffamation par insinuation », arguant que l'article, sans accuser directement de fraude fiscale, suggérait fortement une optimisation agressive. Ils ont demandé un euro symbolique de dommages et intérêts et la publication du jugement.
En réponse, l'avocat de Rue89 Lyon, Thomas Fourrey, a dénoncé une « procédure-bâillon » visant à intimider la presse. Il a souligné que le média avait tenté à plusieurs reprises de contacter Jean-Michel Aulas avant publication, sans succès, et a demandé la condamnation de ce dernier pour procédure abusive. Ce procès intervient alors que Jean-Michel Aulas est désormais une figure politique de premier plan à Lyon.
Pour ses détracteurs et pour le média visé, cette action en justice s'apparente à une tentative de contrôler le narratif médiatique et de décourager les enquêtes critiques à son encontre. La décision du tribunal, attendue pour le 20 janvier 2026, sera scrutée de près, car elle pourrait créer un précédent sur la liberté de la presse face aux personnalités publiques engagées en politique.
En résuméLe procès pour diffamation intenté par Jean-Michel Aulas contre Rue89 Lyon illustre une stratégie de confrontation avec les médias critiques. Cette judicialisation d'une enquête journalistique marque un point de tension majeur de la campagne municipale lyonnaise, posant la question de la liberté d'informer face à un candidat puissant.