Soutenu notamment par le NPA, Cem Yoldas a justifié son choix sur le réseau social X en déclarant : « Nous voulons parler à chaque Strasbourgeois·e avec la langue qu’il ou elle maîtrise le mieux ». Le tract multilingue présente des propositions telles que la gratuité des transports et des cantines, ainsi que la fin du jumelage avec la ville israélienne de Ramat Gan. La réaction de l'opposition a été immédiate et virulente. La députée du Rassemblement national, Alexandra Masson, a fustigé « un candidat français qui ignore la langue française », y voyant une attaque contre la République.

Face aux accusations de communautarisme, Cem Yoldas a répliqué en affirmant que sa liste se battrait pour « le droit de vote des étrangers ».

Sur le plan légal, la démarche n'est pas interdite. Le ministère des Affaires étrangères précise que si les documents officiels doivent être en français, l'utilisation de traductions dans la propagande électorale non officielle est permise, à condition que le contenu soit « strictement équivalent » pour ne pas altérer la sincérité du scrutin. Au-delà de l'aspect juridique, cette affaire a transformé une initiative de campagne locale en un débat national sur l'intégration, l'universalisme républicain et les stratégies électorales ciblant des communautés spécifiques, illustrant les lignes de fracture identitaires qui traversent la société française.