Cette réforme suscite des réactions contrastées parmi les élus locaux.

De nombreux maires expriment leurs inquiétudes quant à la difficulté de constituer des listes conformes. Nicolas Montpeyroux, maire de Saint-Avit, estime que la tâche devient « presque impossible », une crainte partagée par des élus qui soulignent la difficulté de trouver suffisamment de candidates, notamment des jeunes femmes qui « privilégient leur carrière professionnelle ». Selon une étude du réseau Élues locales, seuls 23 % des conseils municipaux de ces communes respectent actuellement une quasi-parité, ce qui signifie que 77 % d'entre elles devront modifier en profondeur leur composition. La suppression du panachage, une pratique ancrée permettant aux électeurs de modifier les listes, fait également craindre une hausse de l'abstention, comme le souligne Maurice Lesourd, maire de Lerné. D'un autre côté, la mesure est perçue comme un progrès nécessaire pour la représentation des femmes en politique, un secteur où elles restent sous-représentées aux postes de maire (17,5 %) et d'adjointe (36,4 %). Des élues comme Sylvie Theye y voient un moyen de « remettre les femmes au cœur de la fonction d’élu ». Pour faciliter la transition, une dérogation permet aux listes de compter jusqu'à deux noms de moins que le nombre de sièges à pourvoir. Malgré les défis, certains élus comme Didier Huchon estiment que cette contrainte légale est un « coup de pouce nécessaire » pour surmonter les « freins sociologiques ou culturels ».