Selon une étude du réseau Élues locales, seules 23 % d'entre elles disposent aujourd'hui de conseils municipaux proches de la parité, ce qui signifie que 77 % devront revoir en profondeur la composition de leurs listes.

Cette réforme représente une "révolution" pour des régions comme la Lorraine, où 82 % des communes sont concernées. La principale crainte des maires est la difficulté de constituer des listes complètes et paritaires. "Déjà, constituer une liste complète de 11 noms est compliqué.

Avec la parité, cela devient presque impossible", déplore un maire.

La fin du panachage, qui permettait aux électeurs de rayer ou d'ajouter des noms, est également une source d'inquiétude, certains élus craignant une hausse de l'abstention. Si l'objectif est de renforcer la représentation féminine en politique locale — les femmes ne représentant que 17,5 % des maires —, la mesure est perçue comme une contrainte difficile à appliquer sur le terrain. Face à ces difficultés, la loi prévoit une dérogation permettant aux listes de compter jusqu'à deux noms de moins que le nombre de sièges à pourvoir. Cependant, le défi reste de taille, notamment dans les départements où la représentation féminine est la plus faible, comme le Var ou la Mayenne, qui ne comptaient aucune femme maire après les élections de 2020.