Cette démarche vise à renforcer l'ancrage local du mouvement, quitte à affronter directement ses alliés traditionnels de gauche.

Lors d'une convention nationale à Aubervilliers, Jean-Luc Mélenchon a clairement inscrit ce scrutin local dans une perspective nationale, déclarant que cette élection "peut donc préfigurer le monde que nous voulons commencer".

LFI prévoit de présenter des listes dans environ 500 communes, dont 80 % des villes de plus de 30 000 habitants. La stratégie assumée est celle de l'autonomie, avec des candidatures propres y compris face à des maires sortants socialistes, communistes ou écologistes.

Cette offensive vise non seulement à conquérir quelques mairies jugées gagnables comme Roubaix ou Évry, mais surtout à faire entrer un grand nombre de conseillers municipaux LFI dans les assemblées locales.

Cet objectif est stratégique, car il permettrait au mouvement, qui ne compte aucun sénateur, de peser sur les élections sénatoriales de 2026 et 2029 via les grands électeurs.

Des candidatures emblématiques ont été annoncées dans les grandes métropoles, souvent portées par des députés du mouvement : Sophia Chikirou à Paris, qui a déjà attaqué le bilan socialiste, François Piquemal à Toulouse, ou encore Idir Boumertit à Vénissieux.

Le coordinateur national Manuel Bompard justifie cette approche en affirmant que les conditions de l'union "ça peut pas être toujours les Insoumis derrière". Cette posture de rupture, illustrée par le candidat de Grenoble qui affirme que son équipe n'aura "pas vocation à faire la chasse aux dealers", positionne LFI comme une force voulant imposer ses thèmes, quitte à fragmenter davantage la gauche.