Cette tactique vise à capitaliser sur la notoriété acquise au niveau national pour renforcer leur implantation locale, un domaine où les deux partis ont historiquement montré des faiblesses.

Selon les articles, LFI est, en proportion, le parti qui envoie le plus de ses parlementaires au combat, avec une quinzaine de ses 71 députés sur la ligne de départ. Le RN suit de près avec une vingtaine de ses 123 députés pressentis.

Paul Vannier, responsable des élections chez LFI, justifie ce choix en expliquant que « la notoriété du rôle de député aide à la construction d'une liste ». Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, qui avait fait l'impasse sur les municipales de 2020 et ne détient que deux mairies de plus de 5 000 habitants, cible principalement les grandes villes où il a réalisé de bons scores à la présidentielle de 2022, comme Paris avec Sophia Chikirou, Marseille avec Sébastien Delogu et Lyon avec Anaïs Belouassa-Cherifi. Du côté du RN, la vice-présidente Edwige Diaz reconnaît « l'intérêt stratégique » de présenter des parlementaires capables de « faire de très bons scores ». Le parti envoie ses figures, notamment des députés européens, à l'assaut de villes jugées « pas forcément gagnables tout de suite » comme Bordeaux ou Lille, dans le but de s'ancrer durablement et d'obtenir des élus. Les meilleures chances de victoire se situent dans le sud, avec des candidats comme Franck Allisio à Marseille.

Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN, précise que cette démarche s'inscrit dans « la volonté du parti de s'ancrer localement », tout en affirmant que les députés ne sont pas contraints et que leur candidature relève d'abord de leur « volonté d'y aller ».