Jusqu'à présent, ces communes élisaient leurs conseillers au scrutin majoritaire plurinominal, qui permettait le panachage mais n'assurait pas la parité. Le nouveau système impose un scrutin de liste paritaire, bloquée et sans panachage.

Cette transformation représente un défi logistique et humain considérable pour les maires des petites municipalités, qui peinent souvent à trouver suffisamment de candidats. Un maire d'une commune de la Marne exprime cette difficulté : « Comment fait-on dans une commune d’une centaine d’habitants pour monter une liste devant comporter la moitié d’hommes et de femmes ?

C’est très compliqué ».

Pour faciliter la constitution de ces listes, la loi prévoit une dérogation permettant de présenter une liste avec jusqu'à deux candidats de moins que le nombre de sièges à pourvoir. Malgré cet assouplissement, la crainte demeure que cette complexité accrue ne décourage les vocations et ne favorise l'abstention, certains électeurs pouvant se sentir dépossédés de leur capacité à choisir individuellement leurs représentants.

Cette réforme, qui touche la grande majorité des 34 875 communes françaises, pourrait ainsi redessiner en profondeur le paysage politique local et l'engagement citoyen dans les territoires ruraux, tout en posant la question de l'applicabilité des normes nationales à des réalités locales très diverses.