Le maire d'Orange, Yann Bompard, et la députée RN du Vaucluse, Marie-France Lorho, font face à de lourdes réquisitions judiciaires qui pourraient mettre un terme à leurs ambitions pour les élections municipales de 2026. Le parquet de Marseille a requis contre eux des peines de prison avec sursis et, surtout, cinq ans d'inéligibilité pour des soupçons d'emploi fictif. L'affaire porte sur la période de décembre 2021 à février 2023, durant laquelle Yann Bompard cumulait ses fonctions de maire d'Orange avec un poste de collaborateur parlementaire pour Marie-France Lorho. Il est poursuivi pour « recel de détournement de fonds publics » et elle pour « détournement de fonds publics ».
Le préjudice pour l'Assemblée nationale est estimé à 75 000 euros. Le ministère public a requis 24 mois de prison avec sursis et 15 000 euros d'amende contre M. Bompard, et 18 mois avec sursis et 10 000 euros d'amende contre Mme Lorho.
La peine la plus significative politiquement est la demande de cinq ans d'inéligibilité pour les deux élus, avec exécution provisoire « pour les écarter dès maintenant de la vie publique ».
Si elle était prononcée, cette mesure les empêcherait de se représenter en mars 2026.
L'affaire est d'autant plus complexe que les deux prévenus, autrefois alliés sous l'égide de Jacques Bompard (père de Yann et figure de l'extrême droite locale), sont désormais des adversaires politiques déclarés pour le scrutin à venir.
Des écoutes téléphoniques accablantes, où Mme Lorho inciterait un autre collaborateur à « mentir », fragilisent leur défense qui consiste à affirmer la réalité du travail fourni par Yann Bompard.
En résuméLe procès pour emploi fictif visant Yann Bompard et Marie-France Lorho pourrait redessiner le paysage politique d'Orange. La réquisition d'une peine d'inéligibilité avec exécution immédiate, si elle est suivie par le tribunal, mettrait fin aux candidatures des deux principaux acteurs de la droite et de l'extrême droite locale pour les municipales de 2026.