Dans le cadre de l'examen du budget 2026, la majorité sénatoriale a opéré une réécriture en profondeur des mesures fiscales visant les entreprises, marquant une nette divergence avec l'Assemblée nationale et le gouvernement. Les sénateurs ont notamment rejeté la reconduction de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises et ont une nouvelle fois proposé de réformer l'impôt sur la fortune immobilière (IFI). Deux décisions majeures illustrent la ligne « anti-taxes » de la chambre haute. Premièrement, le Sénat a rejeté la prolongation de la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises, que le gouvernement souhaitait reconduire pour un rendement de 4 milliards d'euros. Le rapporteur général Jean-François Husson a justifié ce rejet par le « respect de la parole donnée », la taxe ayant été présentée comme une mesure unique pour 2025.
Cette suppression creuse un écart de plusieurs milliards d'euros avec les versions du gouvernement et de l'Assemblée, qui avait même voté pour un rendement accru à 6 milliards.
Deuxièmement, les sénateurs ont adopté un amendement récurrent visant à transformer l'IFI.
Leur proposition relève le seuil d'assujettissement de 1,3 à 2,57 millions d'euros et modifie son assiette en excluant l'investissement locatif mais en y intégrant les placements financiers liquides et les biens de luxe. La ministre Amélie de Montchalin a estimé la perte de rendement à 600 millions d'euros, tout en ouvrant la porte à la discussion. Ces votes s'inscrivent dans une stratégie plus large de la majorité sénatoriale qui privilégie les baisses de dépenses aux hausses d'impôts.
En résuméLes votes du Sénat sur la surtaxe des grandes entreprises et la réforme de l'IFI illustrent une opposition frontale à la stratégie budgétaire du gouvernement et de l'Assemblée. En privilégiant l'allègement de la fiscalité sur les entreprises et le capital immobilier productif, la chambre haute complique davantage la recherche d'un compromis budgétaire et affirme une ligne économique libérale axée sur la réduction des dépenses publiques.