Cette suggestion a été immédiatement et catégoriquement rejetée par le gouvernement.

Le CPO part du constat que le Livret A, conçu comme un outil d'épargne de précaution, est de plus en plus utilisé par les ménages aisés comme un placement de défiscalisation, un « effet d'aubaine ».

Le rapport souligne que 15% des Livrets A dépassent leur plafond légal grâce à la capitalisation des intérêts.

Pour corriger cette distorsion, l'organisme préconise d'harmoniser les plafonds du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) à 19 125 euros (contre 22 950 euros actuellement pour le Livret A) et de soumettre à l'impôt sur le revenu les intérêts générés par les dépôts excédant ce nouveau seuil.

Cette mesure pourrait rapporter jusqu'à 150 millions d'euros par an à l'État.

La réaction de l'exécutif ne s'est pas fait attendre. Le ministre Roland Lescure a déclaré que le gouvernement « n’envisage absolument pas de toucher au fonctionnement du Livret A », qualifiant les recommandations de la Cour des comptes de simples suggestions qui n'engagent pas le pouvoir politique. Il a défendu le Livret A comme un « produit d’épargne populaire essentiel » qui joue un rôle crucial dans le financement du logement social.

Cet arbitrage politique clair montre la sensibilité du sujet et la volonté du gouvernement de ne pas fragiliser la confiance des épargnants, quitte à renoncer à des recettes fiscales potentielles et à maintenir un système jugé inéquitable par les Sages de la rue Cambon.