Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 a fait l'objet de débats parlementaires particulièrement tendus, marqués par la nécessité pour le gouvernement de trouver des compromis afin d'éviter un rejet du texte et une aggravation majeure du déficit. Au cœur des préoccupations se trouve le déficit de la Sécurité sociale, que le gouvernement espérait initialement contenir autour de 17,5 milliards d'euros. Cependant, face à un Parlement sans majorité absolue, de nombreuses concessions ont été faites, portant le déficit prévisionnel à « 19,6 milliards d'euros », selon la ministre de la Santé, Stéphanie Rist. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a averti qu'une absence de budget voté entraînerait une « perte de contrôle » et un déficit pouvant atteindre 30 milliards d'euros.
Pour rallier des soutiens, notamment socialistes, plusieurs mesures d'économies ont été abandonnées, comme le gel des pensions de retraite et des minima sociaux, ou encore le doublement des franchises médicales.
En contrepartie, de nouvelles recettes ont été adoptées, dont une taxe exceptionnelle sur les complémentaires santé d'environ un milliard d'euros, malgré les craintes d'une répercussion sur les cotisations des assurés. L'une des négociations les plus âpres a concerné la Contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du capital. Une proposition de la gauche visant une hausse significative a été amendée pour aboutir à une augmentation plus modérée, excluant des placements populaires comme les PEL et l'assurance-vie, réduisant ainsi le rendement attendu de 2,8 à 1,5 milliard d'euros. Ce parcours législatif illustre la fragilité de l'équilibre politique et les difficultés du gouvernement à maîtriser les finances sociales sans recourir à l'article 49.3 de la Constitution.
En résuméLe PLFSS 2026 a été profondément remanié par le Parlement, aboutissant à un budget de compromis qui évite les économies les plus controversées mais laisse le déficit à un niveau élevé. L'adoption de mesures comme la hausse modérée de la CSG sur le capital et la taxe sur les mutuelles témoigne des arbitrages politiques complexes nécessaires pour faire voter le texte dans un contexte sans majorité absolue.