Cette avancée est rendue possible par la nouvelle directive européenne DAC8, qui instaure un échange automatique d'informations pour lutter contre la fraude et l'évasion fiscales. À compter du 1er janvier 2026, la directive DAC8 obligera les prestataires de services sur actifs numériques (PSAN en France), comme les plateformes d'échange centralisées, à collecter et transmettre automatiquement aux autorités fiscales les données de leurs clients résidant dans l'Union Européenne. Le fisc français aura ainsi accès à des informations détaillées sur les avoirs, les transactions et les plus-values réalisées par les investisseurs.

Cette mesure met fin à une période de relative opacité et rendra la non-déclaration des comptes d'actifs numériques détenus à l'étranger et des gains réalisés beaucoup plus risquée. En France, les plus-values supérieures à 305 euros par an sont soumises au prélèvement forfaitaire unique de 30 %, et l'oubli de déclaration d'un compte à l'étranger peut entraîner une amende allant jusqu'à 1 500 euros.

La mise en place de ce cadre réglementaire vise à aligner la fiscalité des crypto-actifs sur celle des produits financiers traditionnels.

Cependant, cette surveillance accrue soulève des inquiétudes.

Des experts craignent que la collecte massive de données n'augmente les risques de piratage ou de fuites d'informations, exposant les détenteurs de cryptomonnaies à des menaces pour leur sécurité. De plus, certains utilisateurs pourraient se tourner vers des solutions décentralisées (DEX) ou des portefeuilles non connectés pour préserver leur anonymat, bien que ces alternatives soient souvent plus complexes à utiliser.