Le Premier ministre Sébastien Lecornu a pris acte de cette situation, regrettant « l’absence de volonté des parlementaires ». Les accusations se sont croisées, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure reprochant à la droite sénatoriale de « bloquer le pays », tandis que le sénateur LR Jean-François Husson a affirmé que « le gouvernement n’a pas souhaité que notre CMP soit conclusive ».

Cette situation inédite contraint l'exécutif à recourir à une loi spéciale, un texte minimaliste permettant principalement de continuer à percevoir les impôts et à engager des dépenses sur la base du budget de l'année précédente.

Cette option est cependant vivement critiquée pour ses conséquences sur les finances publiques.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a alerté qu'une telle loi « ne comporte pas de mesures d’économies » ni « aucune mesure fiscale », ce qui conduirait à « un déficit nettement supérieur à ce qui est souhaitable ». Il a prévenu qu'« au-delà de 5 % de déficit, la France se mettrait en danger ».

Le texte adopté par le Sénat, qui servait de base aux discussions, portait déjà le déficit prévisionnel à 5,3 % du PIB pour 2026, un niveau jugé inacceptable par le gouvernement qui visait 4,9 %.