Les divergences portent sur des points fondamentaux, notamment le niveau du déficit public. Alors que le gouvernement visait un objectif de 4,9 % du PIB, la version du budget adoptée par le Sénat, à majorité de droite, l'établissait à 5,3 %, soit un écart d'environ 12 milliards d'euros. Le Sénat a en effet supprimé plusieurs mesures de recettes jugées clés par l'exécutif, comme la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, tout en actant des coupes dans les dépenses jugées insuffisantes par le gouvernement.
Face à ce blocage, l'exécutif se retrouve devant un dilemme.
La perspective d'une "loi spéciale" se précise, un texte minimaliste permettant à l'État de continuer à percevoir les impôts et à fonctionner début 2026, repoussant les véritables arbitrages budgétaires à janvier. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a alerté sur les risques d'une telle option, soulignant qu'elle "ne comporte pas de mesures d'économie" et "conduirait à un déficit nettement supérieur à ce qui est souhaitable". L'échec de la séquence budgétaire illustre la difficulté pour un gouvernement sans majorité absolue de faire adopter sa politique économique et fiscale, le Premier ministre Sébastien Lecornu ayant refusé de recourir à l'article 49.3 de la Constitution.












