En réponse aux multiples incursions de drones russes et à la menace croissante de Moscou, l'Union européenne a présenté une feuille de route ambitieuse visant à se doter d'une défense « crédible » et plus autonome d'ici 2030, avec comme projet phare la création d'un bouclier anti-drones. Cette initiative, surnommée « mur anti-drones » ou Initiative européenne sur les drones (EDDI), a été jugée prioritaire par la Commission européenne, qui souhaite la rendre opérationnelle d'ici 2027. La cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas, a affirmé que la défense contre les drones n'était « plus une option ». Ce projet est une réaction directe aux lacunes de défense révélées par l'intrusion d'une vingtaine de drones russes dans l'espace aérien polonais, qui avait nécessité l'utilisation de coûteux missiles par l'OTAN.
La feuille de route européenne, présentée par le commissaire à la Défense Andrius Kubilius, identifie également la défense aérienne, la défense spatiale et la protection du flanc oriental comme des objectifs prioritaires. L'UE a également scellé son premier programme industriel de défense commune (EDIP), doté de 1,5 milliard d'euros, pour accélérer la production et mutualiser les achats.
Le financement reste un défi majeur, Bruxelles estimant le besoin à 800 milliards d'euros d'ici 2030, un montant qui suscite des doutes chez certains diplomates.
Bien que la Commission insiste sur le fait que « les États membres sont aux commandes », des pays comme l'Allemagne ont exprimé leur perplexité quant à la compétence de Bruxelles dans ce domaine, illustrant les tensions entre la souveraineté nationale et la nécessité d'une défense commune.
En résuméFace à la guerre hybride menée par la Russie, l'UE accélère son réarmement avec une feuille de route pour 2030. Le projet central est un "mur anti-drones" opérationnel d'ici 2027, visant à renforcer la défense collective du continent, malgré les défis de financement et les réticences de certains États membres.