Une coalition de vingt pays européens, menée par la Belgique, a officiellement demandé à la Commission européenne de relancer les retours, « volontaires ou forcés », de ressortissants afghans en situation irrégulière. Cette initiative, qui n'inclut pas la France, reflète un durcissement de la politique migratoire au sein de l'Union et une volonté d'ouvrir un dialogue avec le régime taliban. Dans une lettre adressée au commissaire européen Magnus Brunner, dix-neuf États membres de l'UE et la Norvège expriment leur préoccupation face à l'impossibilité d'organiser des expulsions vers l'Afghanistan depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021. Selon les signataires, cette situation « sape la confiance du public dans la politique d’asile » et pose des enjeux de sécurité, notamment pour les individus jugés dangereux ou ayant été condamnés.
La ministre belge de l'Asile, Anneleen Van Bossuyt, a souligné qu'il s'agissait d'un « défi européen commun qui exige une réponse cohérente et collective ». La lettre propose de renforcer le rôle de Frontex dans l'organisation des retours volontaires et d'envisager une mission conjointe en Afghanistan pour négocier avec les autorités de Kaboul.
Cette démarche est notamment soutenue par l'Allemagne, qui a déjà affrété un vol d'éloignement en juillet. Cependant, cette politique se heurte à l'opposition d'organisations internationales comme le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, qui maintient un « avis de non-retour » en raison des risques de violations graves des droits humains en Afghanistan.
En résuméVingt pays européens, dont l'Allemagne et la Belgique, font pression sur Bruxelles pour faciliter le renvoi des migrants afghans, y compris par la force. Cette initiative marque une volonté de reprendre le contrôle des politiques migratoires, même si cela implique d'engager des discussions avec les talibans et de potentiellement contrevenir aux recommandations des organisations de défense des droits humains.