Ces nouvelles mesures ciblent pour la première fois le secteur du gaz naturel liquéfié (GNL) russe, marquant une étape significative pour sevrer le bloc de sa dépendance énergétique. Ce nouveau train de sanctions, adopté formellement le 23 octobre, s'inscrit dans une stratégie occidentale visant à assécher les revenus qui financent l'effort de guerre russe.

La mesure la plus notable est l'interdiction progressive des importations de GNL russe, avec un arrêt total prévu d'ici fin 2026 ou 2027. Bien que la dépendance de l'UE au gaz russe ait chuté de 45 % en 2021 à environ 19 % en 2024, les importations représentent encore une manne financière de 15 milliards d'euros par an pour le Kremlin. Le paquet de sanctions s'attaque également à la "flotte fantôme" de pétroliers que Moscou utilise pour contourner le plafonnement des prix du pétrole, en ajoutant 117 navires à la liste noire et leur interdisant l'accès aux ports européens. De plus, 70 entreprises, dont 12 basées en Chine et à Hong Kong, sont ciblées pour avoir aidé la Russie à contourner les restrictions. Cette action européenne a été saluée et amplifiée par Washington, qui a sanctionné de son côté les géants pétroliers Rosneft et Lukoil.

Le président français Emmanuel Macron a qualifié ce durcissement américain de "véritable tournant".

Malgré l'opposition de la Hongrie et de la Slovaquie, très dépendantes des hydrocarbures russes, la décision a été prise à la majorité, illustrant la détermination du bloc à maintenir une ligne dure face à Moscou.