Lors d'un sommet à Bruxelles, les dirigeants des Vingt-Sept ont trouvé un équilibre fragile, maintenant un cap vert tout en accordant des flexibilités pour ne pas pénaliser les entreprises. Les discussions du Conseil européen du 23 octobre ont mis en lumière la tension croissante entre les impératifs écologiques et économiques. Alors que la Commission a proposé une feuille de route ambitieuse pour atteindre les objectifs climatiques de 2040, plusieurs États membres, dont l'Allemagne, la France, l'Italie et la Pologne, ont exprimé leurs craintes quant à l'impact sur leur industrie.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a notamment dénoncé comme une "erreur fatale" le rejet par les eurodéputés d'un paquet de simplification des normes environnementales pour les entreprises. Le résultat du sommet est un compromis : l'UE maintient son ambition climatique, mais le texte final multiplie les échappatoires et les "jokers" pour les secteurs industriels les plus exposés.

Chaque dirigeant, de Macron à Merz en passant par Meloni et Tusk, a obtenu des garanties pour son industrie nationale.

Cette approche pragmatique vise à éviter une désindustrialisation massive, mais elle est perçue par certains comme un recul potentiel sur les ambitions vertes du bloc.

Le débat illustre la difficulté pour l'Europe de mener sa transition écologique sans affaiblir une économie déjà sous pression, un équilibre que les dirigeants devront continuer à ajuster dans les années à venir.