Le Parlement letton a voté en faveur du retrait du pays de la Convention d'Istanbul, un traité international historique visant à combattre la violence domestique et la violence à l'égard des femmes. Cette décision, si elle est approuvée par le président, ferait de la Lettonie le premier pays de l'Union européenne à quitter la convention, un an seulement après sa ratification. Le vote, acquis par 56 voix contre 32, a été qualifié de "honteux" par l'opposition de centre-gauche. La législation a été introduite par un parti d'opposition de droite, Latvia First, mais a été adoptée avec le soutien crucial d'un des partis de la coalition gouvernementale, l'Union centriste des verts et des paysans.
Les partisans du retrait affirment que la Convention d'Istanbul est un "produit du féminisme radical basé sur l'idéologie du 'genre'" et que sa ratification relevait du "marketing politique".
Cette rhétorique est vivement critiquée par les organisations de défense des droits de l'homme, qui y voient une régression des droits des femmes et l'adoption d'un narratif de style Kremlin. Tamar Dekanosidze, de l'ONG Equality Now, a averti que cette démarche alignerait la Lettonie "davantage sur la Russie que sur l'Union européenne et les pays occidentaux" en termes de valeurs, ce qui "sert directement les intérêts de la Russie dans le pays".
La veille du vote, environ 5 000 personnes avaient manifesté devant le Parlement pour s'opposer au retrait.
Le président Edgars Rinkēvičs dispose de dix jours pour annoncer sa décision finale.
En résuméLe vote du Parlement letton en faveur du retrait de la Convention d'Istanbul marque une étape régressive pour les droits des femmes et un alignement sur des valeurs anti-occidentales, faisant de la Lettonie un cas unique et préoccupant au sein de l'UE.