L'Union européenne se prépare à de nouvelles turbulences commerciales avec les États-Unis, alors que la Cour suprême américaine examine la légalité des tarifs douaniers imposés par le président Donald Trump. Bruxelles est en "mode de gestion de crise", cherchant à la fois à mettre en œuvre un accord commercial fragile et à se prémunir contre de futures taxes. La principale inquiétude de l'UE concerne les tarifs douaniers que l'administration Trump pourrait imposer, même si la Cour suprême invalidait les taxes actuelles basées sur la loi IEEPA (International Emergency Economic Powers Act). La haute responsable du commerce de l'UE, Sabine Weyand, a récemment averti les législateurs européens que "même une condamnation ou une décision de la Cour suprême selon laquelle ces tarifs réciproques sont illégaux ne signifie pas automatiquement qu'ils tombent.
Il existe d'autres bases juridiques disponibles".
Cette déclaration illustre la crainte de Bruxelles que Washington n'utilise d'autres instruments, comme les enquêtes au titre de la section 232 sur la sécurité nationale, pour taxer des secteurs clés comme l'automobile ou l'acier. La stratégie européenne consiste à appliquer l'accord conclu en juillet au golf de Turnberry entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, qui fixe un plafond tarifaire de 15 % sur la plupart des exportations.
L'UE espère que ce plafond s'appliquera même si les tarifs universels sont annulés.
En parallèle, des négociations se poursuivent pour obtenir des exemptions pour des produits sensibles comme les vins et spiritueux, et des visites de hauts responsables américains, comme le secrétaire au Commerce Howard Lutnick et le représentant au Commerce Jamieson Greer, sont prévues à Bruxelles et à Londres fin novembre pour poursuivre les discussions.
En résuméFace à l'incertitude juridique et politique des tarifs douaniers américains, l'Union européenne adopte une stratégie défensive. Elle tente de sécuriser les acquis d'un accord commercial avec l'administration Trump tout en se préparant à de nouvelles taxes sectorielles, consciente que la menace protectionniste américaine demeure, quelle que soit la décision de la Cour suprême.