Une proposition de prêt de 140 milliards d'euros à l'Ukraine, garantie par les avoirs de l'État russe gelés dans l'UE, est au cœur d'intenses débats à Bruxelles, la Belgique s'y opposant et menaçant la viabilité financière de Kiev. Ce soutien financier est jugé crucial pour convaincre le Fonds Monétaire International (FMI) de débloquer sa propre aide à l'Ukraine. Face à un déficit budgétaire massif, l'Ukraine a un besoin désespéré de financements extérieurs pour poursuivre son effort de guerre. Le FMI envisage de lui prêter 8 milliards de dollars sur trois ans, mais cette aide est conditionnée à la démonstration de la viabilité financière du pays à long terme.
C'est dans ce contexte que l'UE a élaboré ce prêt de "réparations", un instrument financier inédit qui utiliserait les actifs russes immobilisés, principalement en Belgique, comme garantie. Pour l'Ukraine, ce prêt s'apparenterait à une subvention, car le remboursement ne serait exigé que si la Russie mettait fin à la guerre et payait des réparations, un scénario jugé improbable. Cependant, le projet se heurte à l'opposition de la Belgique, qui invoque des préoccupations financières et juridiques. Le blocage belge a empêché l'inscription du prêt dans les conclusions du dernier sommet des dirigeants de l'UE, affaiblissant le signal envoyé au FMI. Des responsables européens s'inquiètent du calendrier, une réunion cruciale du FMI étant prévue en décembre, alors que le prochain sommet de l'UE n'aura lieu que les 18 et 19 décembre.
Parallèlement, l'UE continue de fournir une aide d'urgence à l'Ukraine, notamment pour son secteur énergétique, cible d'attaques russes répétées.
En résuméLe projet de l'UE d'un prêt de 140 milliards d'euros à l'Ukraine, garanti par les actifs russes gelés, est un enjeu majeur pour la survie économique de Kiev, car il conditionne l'aide du FMI. L'opposition de la Belgique met en péril cette initiative et révèle les divisions internes de l'UE sur la manière de soutenir l'Ukraine et d'utiliser les avoirs russes.