La Hongrie continue de faire cavalier seul au sein de l'Union européenne, en sapant les efforts conjoints pour condamner la Biélorussie et en résistant aux pressions visant à réduire sa dépendance au pétrole russe. Cette posture isolationniste, motivée par des intérêts économiques et politiques, met à rude épreuve la cohésion de la politique étrangère et de sécurité de l'UE. D'une part, Budapest a récemment fait obstruction à une déclaration commune de l'UE condamnant les incursions de ballons depuis la Biélorussie en Lituanie, qualifiées de "guerre hybride" par Vilnius. La Hongrie a réussi à faire retirer du texte final une phrase qui impliquait directement le régime de Loukachenko, affaiblissant ainsi la portée politique du message européen. Ce n'est pas la première fois que le gouvernement de Viktor Orbán bloque des déclarations critiques envers les alliés de Moscou. D'autre part, la Hongrie est sous une pression croissante de la part des États-Unis pour cesser ses importations de pétrole russe, suite aux nouvelles sanctions américaines.
Budapest se retrouve face à un dilemme : se conformer aux sanctions ou maintenir un approvisionnement énergétique bon marché, essentiel pour son économie.
Le gouvernement Orbán accuse son voisin croate d'imposer des frais de transit exorbitants sur le pipeline Adria, seule alternative viable, une affirmation que Zagreb et des experts jugent fausse et servant d'"excuse pour acheter du pétrole russe". Les critiques estiment que la véritable raison de cette dépendance est financière, le pétrole russe étant nettement moins cher, ce qui permet à l'importateur MOL de réaliser des marges bénéficiaires importantes et à l'État de percevoir des recettes fiscales substantielles.
En résuméLe gouvernement hongrois de Viktor Orbán continue de jouer un rôle de perturbateur au sein de l'UE, en affaiblissant les positions communes contre la Biélorussie et en maintenant sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Cette stratégie, justifiée par la sécurité nationale mais critiquée comme étant motivée par des intérêts financiers, fragilise l'unité et l'efficacité de l'action extérieure de l'Union.