Cet événement s'inscrit dans un contexte où l'Union européenne cherche à développer sa propre capacité de renseignement commune pour gagner en autonomie stratégique. Selon plusieurs sources, l'objectif de la rencontre entre John Ratcliffe et de hauts responsables de la politique étrangère et du renseignement de l'UE, dont la cheffe de la diplomatie Kaja Kallas, était de calmer les inquiétudes et de réaffirmer l'engagement de Washington en matière de partage de renseignements. La confiance européenne a été ébranlée par les "changements de politique erratiques" de l'administration Trump, notamment concernant l'Ukraine, et par la politisation des services de renseignement américains.

En parallèle, l'UE avance sur son propre projet.

Un rapport de l'ancien président finlandais Sauli Niinistö, commandé par la Commission, a recommandé il y a un an la création d'un "service de coopération en matière de renseignement à part entière" au niveau de l'UE. Niinistö a reconnu dans une interview que cette agence était un projet "pour l'avenir" et que la première étape était de "construire suffisamment de confiance" entre les services nationaux.

Cependant, cette confiance reste un défi majeur, comme en témoignent les révélations sur des tentatives d'infiltration des institutions européennes par des agents hongrois.

La démarche de l'UE vise à combler les lacunes et à améliorer les capacités d'alerte précoce, dans un monde où elle ne peut plus compter indéfiniment sur les États-Unis pour sa sécurité.