Cet accord, obtenu à la veille du sommet de la COP30, révèle les profondes divisions politiques qui freinent le Pacte Vert européen. Au terme de pourparlers qui se sont prolongés toute la nuit, les ministres de l'Environnement des 27 États membres ont convenu d'un objectif juridiquement contraignant de réduction des émissions nettes de 85 % d'ici 2040 par rapport aux niveaux de 1990. Cet objectif est en deçà de la proposition initiale de 90 % de la Commission européenne. La différence de 5 points de pourcentage pourra être atteinte en externalisant les réductions de pollution à l'étranger via l'achat de crédits carbone internationaux, une concession majeure notamment défendue par la France. L'accord a été obtenu après que l'Italie, soutenue par la Pologne et la Roumanie, a obtenu des assouplissements sur des lois existantes, notamment un report d'un an, à 2027, de la mise en place du nouveau marché du carbone pour le chauffage et les carburants (ETS2).
Une clause de révision large a également été incluse, permettant d'ajuster l'objectif de 2040 en cas d'impacts négatifs sur l'économie.
Le commissaire au Climat, Wopke Hoekstra, a salué le maintien du "rôle de premier plan" de l'UE, tout en admettant qu'il serait "insensé d'utiliser la recette du passé" face aux changements économiques et politiques.
Les critiques, comme l'eurodéputé écologiste Michael Bloss, ont dénoncé un accord relevant de l'"auto-duperie politique".











