La Hongrie de Viktor Orbán se retrouve de plus en plus isolée au sein de l'Union européenne en raison de sa dépendance persistante au pétrole russe. Face à un durcissement des sanctions américaines et à de nouveaux projets de taxes de l'UE, Budapest est contraint de reconsidérer sa stratégie énergétique, qui reposait sur le blocage des mesures contre Moscou et des accusations envers ses voisins. Pendant trois ans, le gouvernement hongrois a justifié son refus de renoncer au pétrole russe par des impératifs de sécurité énergétique et pour éviter une flambée des prix. Grâce à son droit de veto, il a obtenu une dérogation aux sanctions de l'UE pour les approvisionnements via l'oléoduc Droujba. En parallèle, Budapest a accusé la Croatie, principale voie d'approvisionnement alternative via l'oléoduc Adria, d'imposer des frais de transit "exorbitants".
Cependant, le ministre croate de l'Économie, Ante Šušnjar, a qualifié ces accusations de "100 % fausses" et d'"excuse pour acheter du pétrole russe". Des experts confirment que le véritable enjeu pour la Hongrie est la perte des marges bénéficiaires et des recettes fiscales liées à l'achat de pétrole russe, moins cher que les alternatives. Aujourd'hui, la Hongrie est prise en étau.
Les sanctions américaines menacent l'un de ses principaux fournisseurs russes, tandis que la Commission européenne, sous la présidence d'Ursula von der Leyen, prévoit de nouvelles taxes sur le pétrole russe.
Cette double pression pourrait forcer Budapest à un rapprochement pragmatique avec Zagreb pour sécuriser ses approvisionnements énergétiques.
En résuméLa stratégie hongroise de maintien des liens énergétiques avec la Russie atteint ses limites. Confronté à la pression conjuguée de Washington et de Bruxelles, le gouvernement Orbán pourrait être contraint de s'aligner, au moins partiellement, sur la politique énergétique de l'UE et de coopérer avec la Croatie.