Un article compare l'UE actuelle aux cités-États italiennes du XVe siècle : autrefois au sommet, mais aujourd'hui menacée de devenir une "province dans un monde défini par d'autres". Les signes de ce déclin sont multiples : depuis 2008, le PIB de l'UE n'a augmenté que de 18 %, contre une croissance deux fois plus rapide aux États-Unis et près de trois fois supérieure en Chine. L'écart de niveau de vie se creuse également. En matière de technologie, l'Europe est largement distancée.

Dans l'intelligence artificielle, l'UE investit à peine 4 % de ce que les États-Unis y consacrent. L'Europe innove mais peine à passer à l'échelle, près de 30 % de ses "licornes" s'étant délocalisées aux États-Unis depuis 2008. L'ancien président du Conseil européen, Charles Michel, partage ce pessimisme, déclarant : "Je vois un effondrement de l’UE face aux États-Unis".

Le problème fondamental identifié est politique.

Comme les cités-États italiennes en guerre, les capitales européennes se querellent sur l'énergie, la dette, la migration et la politique industrielle, tandis qu'une stratégie de défense commune reste une simple aspiration. Cette désunion rend le bloc vulnérable, avec "Washington qui dicte la défense, la Russie qui menace l'est du continent, la Chine qui domine les chaînes d'approvisionnement et la Silicon Valley qui régit l'économie numérique".

Les solutions, détaillées dans le rapport de l'ancien Premier ministre italien Mario Draghi, sont connues — investir massivement dans les technologies de pointe, construire une véritable défense et créer des marchés de capitaux profonds — mais la volonté politique fait défaut.