Cette transformation, qui met fin à des décennies de sous-investissement, modifie profondément l'équilibre politique et de défense au sein de l'UE, suscitant des réactions mitigées de la part de ses partenaires clés comme la France et la Pologne. Avec des prévisions de dépenses de défense atteignant 153 milliards d'euros par an d'ici 2029, soit environ 3,5 % de son PIB, l'Allemagne s'apprête à dépasser largement la France. Ce changement met fin à l'entente tacite où "l'Allemagne s'occupait de l'argent, la France de l'armée".
À Paris, cette montée en puissance est perçue avec un mélange de scepticisme et d'inquiétude. Un responsable français de la défense a confié qu'il sera "difficile de travailler avec eux car ils seront extrêmement dominants". Les tensions autour de projets communs comme l'avion de combat du futur (SCAF) exacerbent cette méfiance.
En revanche, à Varsovie, le réarmement allemand est considéré comme "nécessaire et attendu depuis longtemps" pour faire face à la menace russe. Un responsable polonais a souligné que "les principaux pays défendant le flanc est seront la Pologne et l'Allemagne".
Cependant, le passé historique et la politique pro-russe de l'ancienne chancelière Merkel suscitent encore une certaine méfiance. Berlin adopte une approche de passation de marchés privilégiant son industrie nationale, ce qui renforce son rôle de moteur industriel de la défense européenne et déplace le centre de gravité stratégique du continent vers l'est.












