L'objectif adopté, par rapport aux niveaux de 1990, est le résultat d'un compromis politique.

Le texte final stipule une réduction des émissions domestiques de 85 %, permettant à l'UE d'atteindre les 5 % restants en achetant des crédits carbone internationaux. Cette externalisation d'une partie de l'effort climatique est une concession majeure qui s'écarte des recommandations du conseil scientifique consultatif de l'UE sur le changement climatique. Ce dernier avait préconisé une réduction de 90 à 95 % et mis en garde contre le recours aux crédits, qui pourraient détourner les investissements nécessaires à la décarbonation en Europe.

Ottmar Edenhofer, président de ce conseil, a averti que "le risque de ne pas atteindre [l'objectif de 2050] a, bien sûr, maintenant augmenté plutôt que diminué". De plus, les gouvernements ont introduit une clause de révision permettant de réévaluer l'objectif tous les cinq ans en fonction des conditions économiques, ce qui pourrait potentiellement l'affaiblir davantage. Le vote a révélé les clivages politiques, les groupes de centre-gauche, libéraux et verts soutenant le texte, tandis que les conservateurs et l'extrême droite s'y sont opposés.