Un projet de paix pour l'Ukraine, négocié secrètement entre les administrations Trump et Poutine, suscite une vive inquiétude au sein de l'Union européenne, qui se sent mise à l'écart des discussions et craint des concessions majeures imposées à Kiev. L'émergence d'un plan de paix en 28 points, élaboré par les émissaires américain Steve Witkoff et russe Kirill Dmitriev, a pris les capitales européennes par surprise. Selon plusieurs sources, ce plan exigerait de l'Ukraine des concessions significatives, incluant des cessions de territoires actuellement sous contrôle russe et une réduction de plus de moitié de son armée. Les responsables européens et ukrainiens se sont sentis "pris de court" ("blindsided") par la révélation de cette initiative, d'autant plus qu'ils n'ont pas été consultés. Un responsable de la défense de l'UE a confirmé : "Les Européens n'ont pas été consultés sur ce point".
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a abondé dans le même sens : "Nous n'avons pas été informés à ce sujet".
Cette mise à l'écart a provoqué une réaction ferme de la part des dirigeants européens. La cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas, a insisté sur le fait que la paix ne pouvait se faire qu'"avec l'implication des Européens et des Ukrainiens". Son homologue français, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a déclaré que la paix ne devait pas passer par une "capitulation" de Kiev.
L'inquiétude européenne est double : d'une part, la crainte de voir les États-Unis céder aux exigences russes pour mettre fin rapidement au conflit, et d'autre part, le sentiment d'être marginalisé sur un dossier de sécurité majeur qui concerne directement le continent. La ministre suédoise des Affaires étrangères a qualifié ces négociations de "rumeurs" qui détournent l'attention de l'objectif principal, qui est de maintenir la pression sur la Russie.
En résuméLes négociations secrètes entre Washington et Moscou pour un plan de paix en Ukraine, excluant les partenaires européens, ont créé d'importantes tensions diplomatiques. L'UE insiste sur le fait que toute paix durable ne peut être obtenue sans son implication et ne doit pas équivaloir à une capitulation de l'Ukraine, soulignant une divergence majeure avec l'approche américaine rapportée.