Alors que Bruxelles peine à finaliser un montage juridique complexe pour aider l'Ukraine, Washington propose une solution concurrente visant à en tirer profit, suscitant l'indignation des responsables européens.
Depuis des mois, l'UE tente de trouver un moyen d'utiliser les quelques 140 milliards d'euros d'actifs de l'État russe immobilisés, principalement en Belgique au sein de l'institution financière Euroclear, pour soutenir l'effort de guerre de Kiev. L'idée privilégiée par Bruxelles est un "prêt de réparations" pour l'Ukraine, qui ne serait remboursé que si la Russie accepte de payer des réparations de guerre. Cependant, ce plan se heurte aux réticences de la Belgique, qui craint d'être tenue financièrement responsable en cas de représailles juridiques russes. La situation s'est complexifiée avec la proposition américaine, incluse dans le plan de paix, qui prévoit d'utiliser ces mêmes actifs pour des efforts de reconstruction menés par les États-Unis, avec une clause stipulant que Washington recevrait "50 % des bénéfices de cette activité". Cette proposition a été qualifiée de "scandaleuse" par un ancien responsable français, tandis qu'un haut responsable de l'UE a suggéré avec mépris que l'envoyé de Trump, Steve Witkoff, "devrait voir un psychiatre".
Les diplomates européens craignent que ce plan américain ne rende la Belgique encore plus hésitante, la pression de Trump pour dégeler les actifs dans le cadre d'un règlement d'après-guerre pouvant laisser les contribuables européens payer la facture.











