S'exprimant lors de la Conférence de Berlin sur la sécurité, M. Obermann a brisé un tabou en affirmant que l'Europe devait combler une lacune dangereuse face à l'arsenal russe, qu'il estime à "plus de 500 têtes nucléaires tactiques" déployées le long du flanc oriental de l'OTAN. Il a appelé l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et "d'autres États membres européens volontaires" à convenir d'un "programme de dissuasion nucléaire commun et échelonné", incluant explicitement le niveau tactique. Cette prise de position intervient dans un contexte de craintes croissantes que les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, ne soient plus un partenaire de sécurité fiable. Le Kremlin a réagi en qualifiant ces déclarations de "provocatrices" et d'appel à "l'escalade de la tension".
Actuellement, la France et le Royaume-Uni disposent d'arsenaux nucléaires indépendants, mais il n'existe aucune doctrine européenne commune pour dissuader ou répondre à une frappe nucléaire limitée, et aucun des deux pays ne possède d'armes nucléaires tactiques.
Le débat met en évidence la manière dont la guerre en Ukraine force les dirigeants européens à envisager des questions politiques autrefois considérées comme intouchables.










