Cette tendance, observée au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et en Belgique, se traduit par une influence croissante au sein même des institutions de l'Union européenne. Des figures comme Jordan Bardella en France ou Tom Van Grieken en Belgique incarnent cette nouvelle vague, avec une communication soignée, des costumes-cravates et une forte présence sur les réseaux sociaux comme TikTok.
Cette stratégie de "dédiabolisation", initiée par Marine Le Pen avec sa "stratégie de la cravate", vise à rendre leurs partis plus acceptables pour un électorat plus large. En parallèle, ces formations politiques s'efforcent de se distancer de leurs éléments les plus extrêmes et de leurs liens passés avec le Kremlin, comme en témoigne la leader de l'AfD en Allemagne, Alice Weidel, qui tente de modérer l'image de son parti.
Cette professionnalisation a déjà des conséquences concrètes à Bruxelles.
Le "cordon sanitaire" a été fissuré lorsque le Parti populaire européen (PPE), de centre-droit, a voté avec des groupes d'extrême droite pour affaiblir des réglementations environnementales. Enhardis par cette victoire, les groupes d'extrême droite comme les Patriotes pour l'Europe cherchent désormais à faire avancer leur propre agenda sur des sujets comme le durcissement des politiques migratoires, l'annulation de l'interdiction des moteurs à combustion, et une plus grande déréglementation. Selon Anders Vistisen, du groupe des Patriotes, il y aura désormais de l'espace pour une majorité de droite sur les questions de compétitivité. Bien que le PPE nie toute négociation formelle, des membres de l'extrême droite affirment que des consultations discrètes ont lieu en coulisses, créant une nouvelle dynamique politique au Parlement européen.











