Les divisions internes du bloc et l'absence des États-Unis ont affaibli sa position de leader climatique autoproclamé. L'UE espérait plaider pour une intensification des efforts mondiaux, mais s'est heurtée au poids combiné de la Chine, de l'Inde, de l'Arabie saoudite et d'autres puissances émergentes.

Selon le ministre allemand du Climat, Carsten Schneider, l'UE doit s'habituer à un "nouvel ordre mondial".

Les divisions internes ont également miné l'efficacité de l'Union. L'UE n'a pas pu se joindre à un appel de 82 pays pour une "feuille de route" visant à abandonner les combustibles fossiles, en raison de l'opposition de l'Italie et de la Pologne.

Un négociateur latino-américain a noté que les Européens "ne semblent plus aussi forts.

C'est comme si la passion avait disparu".

Face à un projet d'accord final jugé inacceptable, le bloc des Vingt-Sept a menacé d'opposer son veto, obtenant quelques concessions de dernière minute de la présidence brésilienne.

Cependant, le résultat final est resté bien en deçà des ambitions européennes.

La ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, a qualifié l'accord d'"assez plat", mais a expliqué que l'UE ne s'y était pas opposée pour ne pas être tenue responsable d'un échec.

Le commissaire européen au Climat, Wopke Hoekstra, a admis : "Nous n'allons pas cacher le fait que nous aurions préféré en avoir plus".

La situation a été aggravée par une déclaration de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, en marge du G20, affirmant que "nous ne luttons pas contre les combustibles fossiles, nous luttons contre les émissions provenant des combustibles fossiles", ce qu'un diplomate de l'UE a qualifié de sape de ses propres négociateurs.