Cette décision, qui doit encore être négociée avec le Parlement européen, suscite l'inquiétude des ONG et des eurodéputés écologistes.

La loi, conçue pour s'assurer que des produits comme le café, le soja ou le bœuf vendus dans l'UE ne proviennent pas de terres déboisées, est considérée comme un outil majeur de la politique environnementale du bloc. Cependant, face aux plaintes de certaines entreprises sur la charge administrative et aux pressions de partenaires commerciaux, les États membres ont approuvé une position commune qui inclut un report d'un an de l'application de la loi pour les grandes et moyennes entreprises, et un délai encore plus long pour les petites. L'accord prévoit également une clause de révision permettant de nouvelles réductions réglementaires.

L'Allemagne, sous l'impulsion du chancelier Friedrich Merz qui a promis d'"épuiser toutes les options" pour rendre la loi aussi "non bureaucratique que possible", a été un acteur clé de cet affaiblissement. La nouvelle position assouplit considérablement les obligations de diligence raisonnable pour les opérateurs en aval de la chaîne d'approvisionnement. Cette décision a été prise en pleine COP30 au Brésil, où l'UE tentait de convaincre d'autres pays de rehausser leurs ambitions climatiques, s'exposant ainsi à des accusations d'hypocrisie.

L'eurodéputée Delara Burkhardt, du groupe des Socialistes et Démocrates, a qualifié l'accord du Conseil de "plan directeur pour saper" la loi, y voyant "la mort de l'EUDR par la petite porte".