L'avenir de l'Union européenne, notamment son élargissement potentiel, est intrinsèquement lié à une réforme profonde de ses traités et de ses processus décisionnels, une question qui se retrouve au centre des négociations sur le prochain budget pluriannuel (MFF). Le Parlement européen est appelé à utiliser son pouvoir de veto budgétaire comme levier pour obtenir des avancées institutionnelles, en particulier l'abandon de la règle de l'unanimité. Selon Domènec Ruiz Devesa, président de l'Union des fédéralistes européens, le Parlement doit conditionner son accord sur le budget 2028-2034 à des progrès sur la réforme des traités. L'objectif principal est d'activer les "clauses passerelles", qui permettraient au Conseil de passer de l'unanimité au vote à la majorité qualifiée dans certains domaines politiques, sans nécessiter une modification complète des traités. Cette évolution est jugée essentielle pour éviter les blocages persistants qui paralysent l'Union, une préoccupation d'autant plus grande dans la perspective d'une UE élargie.
L'élargissement lui-même est un défi majeur, comme le souligne un article qui met en garde contre le risque de "faire entrer un cheval de Troie" au sein du bloc.
La situation du Kosovo, dont la candidature à l'adhésion reste bloquée "dans les tiroirs de l'Union européenne" en raison de la non-reconnaissance par cinq États membres, illustre parfaitement les limites du système actuel basé sur l'unanimité.
Le MFF n'est donc pas seulement un plan financier, mais un outil stratégique pour déterminer l'orientation de l'intégration européenne.
Si le Parlement approuve un budget sans obtenir les réformes nécessaires pour renforcer une Union potentiellement plus grande, il aura manqué une opportunité cruciale d'assurer la capacité d'action future du bloc.
En résuméL'élargissement de l'UE est conditionné à une réforme institutionnelle, notamment la fin de la règle de l'unanimité. Des analystes estiment que le Parlement européen doit utiliser son droit de veto sur le prochain budget pluriannuel comme un levier politique pour forcer le Conseil à accepter des réformes, jugées indispensables pour garantir le fonctionnement d'une Union à plus de 27 membres.