Cette initiative, jugée cruciale pour l'économie de guerre de Kiev, se heurte cependant à d'importants obstacles juridiques et politiques, notamment l'opposition de la Belgique et les visées concurrentes des États-Unis sur ces mêmes fonds. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a promis de présenter une proposition légale formelle pour ce "prêt de réparation", affirmant : "Je ne vois aucun scénario dans lequel les contribuables européens paieront seuls la facture". Le plan de l'UE, qui consiste à utiliser les bénéfices générés par les quelque 140 milliards d'euros d'actifs russes immobilisés, principalement en Belgique chez l'organisme financier Euroclear, a rencontré une "opposition féroce" du Premier ministre belge, Bart De Wever. Ce dernier s'inquiète des responsabilités juridiques et du risque de représailles de Moscou. La situation est compliquée par le plan de paix de Donald Trump, qui suggère que les États-Unis pourraient profiter de ces actifs pour la reconstruction de l'Ukraine, une idée jugée "scandaleuse" par des responsables européens. Un ancien responsable français a commenté : "Les Européens s'épuisent à trouver une solution viable pour utiliser les actifs au profit des Ukrainiens et Trump veut en profiter". Face au blocage belge et à l'urgence financière de l'Ukraine, qui risque de manquer de fonds début 2026, les spécialistes politiques à Bruxelles envisagent un "plan B", tel qu'un prêt-relais financé par un emprunt commun de l'UE. Cette option nécessiterait cependant l'unanimité des 27 membres, un obstacle de taille compte tenu de l'opposition de longue date de la Hongrie à de nouvelles aides financières pour l'Ukraine.