L'optimisme initial a laissé place à l'appréhension, principalement en raison des désaccords persistants sur la protection des marchés agricoles européens.

Le principal obstacle reste l'approbation d'un mécanisme de sauvegarde destiné à protéger les agriculteurs européens d'un afflux soudain de produits agricoles sud-américains.

Bien que des garanties aient été présentées début octobre, notamment pour rassurer la France et la Pologne, l'atmosphère au Parlement européen et dans certaines capitales reste volatile.

Le Parlement a été le théâtre de scènes chaotiques, les tentatives d'accélérer le vote sur les clauses de sauvegarde ayant échoué.

La députée française Céline Imart, elle-même agricultrice, a exprimé sa frustration : "Nous négocions cet accord depuis 25 ans et maintenant on nous dit qu'il faut agir vite".

De plus, plus de 140 députés ont demandé un avis juridique à la Cour de justice de l'UE sur la compatibilité du traité avec le droit européen, une manœuvre qui pourrait paralyser le processus.

Au sein du Conseil, où une majorité qualifiée est requise, la bataille n'est pas gagnée.

La Pologne a récemment réaffirmé son opposition, malgré les nouvelles clauses de sauvegarde. Alors qu'une cérémonie de signature est provisoirement fixée au 20 décembre avec la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, le chemin vers la ratification reste semé d'embûches, le sommet des dirigeants de l'UE des 18 et 19 décembre pouvant encore réserver des surprises de dernière minute.