La présentation d'un plan américain en 28 points, largement inspiré des exigences de Moscou, a provoqué un « effet de sidération » et un choc à Kiev et dans les capitales européennes. Le projet initial prévoyait des concessions territoriales majeures de la part de l'Ukraine (Donbass, Crimée), une limitation de son armée et l'abandon de toute perspective d'adhésion à l'OTAN. Face à ce qui était perçu comme une « demande de capitulation pure et simple », les dirigeants européens, dont Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz, se sont mobilisés pour éviter un accord imposé. Le chancelier Merz a clairement affirmé que « les décisions sur les affaires européennes ne peuvent être prises qu'en accord avec l'Europe ».
Cette mobilisation a abouti à une réunion cruciale à Genève le 23 novembre, rassemblant des représentants américains, ukrainiens et européens.
Ces pourparlers ont permis de remodeler en profondeur le plan initial, aboutissant à une version « affinée » en 19 points, expurgée des clauses les plus controversées concernant l'UE et l'OTAN. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a salué ce « point de départ », tout en fixant les lignes rouges de l'Europe : « les frontières ne peuvent être changées par la force » et l'Ukraine doit conserver sa souveraineté militaire et son droit à choisir un « destin européen ». Cependant, la Russie a rejeté la contre-proposition européenne, la jugeant « pas du tout constructive », tout en considérant le plan américain original comme « acceptable ». Cette divergence souligne la précarité de l'équilibre diplomatique et la position délicate de l'UE, qui, bien qu'ayant réussi à revenir dans le jeu, reste dépendante de la dynamique entre Washington et Moscou.












