Face à la perspective d'accéder au pouvoir, la direction du parti, menée par Alice Weidel, a entamé une opération de dédiabolisation visant à lisser son image extrémiste pour devenir un partenaire de coalition acceptable pour les conservateurs traditionnels. Cette stratégie de « relooking » implique de mettre en avant des candidats à l'image plus respectable, comme Leif-Erik Holm, et de prendre ses distances avec les figures les plus radicales telles que Björn Höcke. Le parti a également dissous son ancienne organisation de jeunesse, jugée trop extrémiste par les renseignements allemands, pour en créer une nouvelle, « Neue Generation », sous un contrôle plus direct. Cette tentative de normalisation s'inspire de démarches similaires menées par d'autres partis d'extrême droite en Europe, comme le Rassemblement National de Marine Le Pen en France.

Cependant, cette transformation semble plus cosmétique que substantielle.

De nombreux membres du parti, en particulier dans les bastions de l'ex-Allemagne de l'Est, restent attachés à une ligne radicale, soulignant que la montée de l'AfD a coïncidé avec sa radicalisation. Des figures comme Ulrich Siegmund, tête de liste en Saxe-Anhalt, illustrent cette tension : tout en cultivant une image d'homme ordinaire, il défend l'usage de slogans nazis interdits et relativise l'Holocauste.

Ces contradictions internes, ainsi que les divisions sur les relations avec la Russie, compliquent les efforts d'Alice Weidel pour rendre l'AfD plus acceptable, tant en Allemagne qu'auprès de potentiels alliés internationaux comme les Républicains américains.