Une vaste enquête pour fraude et corruption secoue les institutions européennes, impliquant l'ancienne Haute Représentante de l'UE pour les affaires étrangères, Federica Mogherini, et un autre haut fonctionnaire, Stefano Sannino. L'affaire, qui concerne l'attribution d'un marché public pour la création d'une académie diplomatique, menace la crédibilité de l'Union et ravive les tensions internes. L'enquête, menée par le Parquet européen (EPPO) et la police belge, porte sur des soupçons de trucage d'un appel d'offres en 2021-2022 en faveur du Collège d'Europe, dont Federica Mogherini est la rectrice. Les accusations incluent « la fraude aux marchés publics et la corruption, le conflit d'intérêts et la violation du secret professionnel ». Federica Mogherini et Stefano Sannino, ancien secrétaire général du Service européen pour l'action extérieure (SEAE) et actuellement directeur général à la Commission, ont été détenus pour interrogatoire avant d'être libérés, n'étant pas considérés comme présentant un risque de fuite.
L'actuelle cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a qualifié ces allégations de « profondément choquantes » dans une lettre au personnel du SEAE, tout en soulignant que les faits reprochés « ont eu lieu sous des mandats précédents ».
Elle a assuré que des mesures anti-corruption renforcées étaient désormais en place.
Ce scandale est perçu comme une menace majeure pour la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et pourrait devenir la plus grande crise institutionnelle depuis la démission de la Commission Santer en 1999.
L'affaire alimente également le discours des eurosceptiques, comme le porte-parole du gouvernement hongrois, qui a ironisé sur le fait que les institutions de Bruxelles « ressemblent plus à une série policière qu'à une union fonctionnelle ».
En résuméL'enquête pour fraude visant Federica Mogherini et Stefano Sannino a provoqué une onde de choc à Bruxelles. Bien que les procédures judiciaires suivent leur cours, l'affaire porte déjà atteinte à la réputation de l'UE, alimente les critiques eurosceptiques et met en lumière les tensions institutionnelles, tandis que la direction actuelle du SEAE tente de rassurer en mettant en avant de nouvelles garanties anti-corruption.