Cette initiative, cruciale pour le soutien financier de Kiev, se heurte à de fortes réticences, notamment de la part de la Belgique, qui craint des répercussions juridiques et financières. La proposition de la Commission européenne, détaillée dans plusieurs documents, prévoit un prêt de réparation de 165 milliards d'euros pour l'Ukraine, utilisant la valeur des actifs russes immobilisés, dont la grande majorité (environ 140 milliards d'euros) se trouve auprès de la chambre de compensation Euroclear, basée à Bruxelles.

Ce financement est jugé vital, car les caisses de l'Ukraine risquent d'être vides d'ici avril.

Le plan destinerait 115 milliards d'euros à l'industrie de la défense ukrainienne et 50 milliards à ses besoins budgétaires.

Cependant, le gouvernement belge, dirigé par Bart De Wever, s'oppose à cette mesure.

Bruxelles craint des représailles de la part de Moscou et des poursuites judiciaires qui pourraient mettre en péril l'institution financière Euroclear.

La directrice générale d'Euroclear, Valérie Urbain, a elle-même exprimé ses réserves, suggérant que cet argent serait plus utile comme "levier dans les négociations de paix".

Pour surmonter le blocage belge, la Commission a proposé des solutions juridiques, notamment l'utilisation de l'article 122 du traité de l'UE pour permettre une décision à la majorité qualifiée plutôt qu'à l'unanimité, contournant ainsi un éventuel veto hongrois sur le renouvellement des sanctions. Malgré ces assurances, la Belgique exige des garanties financières solides de la part des autres États membres, que certains qualifient de "chèque en blanc", compliquant davantage les négociations à l'approche d'un sommet décisif des dirigeants de l'UE.