Cette situation révèle une "psychologie de la faiblesse" qui entrave la capacité de l'UE à défendre ses propres intérêts stratégiques.

Les négociations sont largement pilotées par l'administration Trump, avec l'envoyé spécial Steve Witkoff en première ligne. Un premier projet d'accord, négocié entre les États-Unis et la Russie, a été perçu comme très favorable à Moscou et a pris les Européens par surprise, les forçant à réagir en proposant leur propre contre-proposition.

Cette dynamique place l'UE dans une position réactive, se contentant de commenter les ébauches des autres dans une sorte de "diplomatie de suivi des modifications". Des analystes, comme Steven Everts de l'Institut d'études de sécurité de l'UE, décrivent un continent manquant de confiance, sombrant dans le fatalisme et justifiant sa passivité.

Les dirigeants européens eux-mêmes, comme le président finlandais Alexander Stubb, reconnaissent que les conditions d'une "paix juste" sont peu susceptibles d'être remplies. Face à cette situation, des dirigeants comme Emmanuel Macron tentent de faire front commun avec Volodymyr Zelensky pour amender le projet américain et insister sur le fait qu'aucune décision sur les territoires ne peut être finalisée sans l'accord de Kiev. De son côté, Vladimir Poutine exploite ces divisions, accusant les Européens d'être "du côté de la guerre" et de vouloir faire échouer les efforts de paix américains, tout en menaçant l'Europe d'une confrontation directe.