Alors que l'AfD tente une opération de "dédiabolisation" pour accéder au pouvoir, ses positions radicales sur l'Europe, la Russie et l'immigration pourraient profondément déstabiliser le projet européen.

L'AfD est désormais la deuxième force politique du pays et caracole en tête des sondages dans plusieurs Länder de l'Est, avec des intentions de vote atteignant 38 % en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale et 40 % en Saxe-Anhalt.

Cette popularité croissante s'accompagne d'une stratégie de normalisation menée par sa co-dirigeante, Alice Weidel.

Celle-ci cherche à présenter des candidats au visage plus respectable, comme Leif-Erik Holm, pour rendre le parti plus acceptable aux yeux des conservateurs traditionnels et briser le "cordon sanitaire".

Cependant, cette façade peine à masquer la radicalité persistante du parti, incarnée par des figures comme Ulrich Siegmund, qui minimise l'Holocauste, ou Björn Höcke, condamné pour l'utilisation d'un slogan nazi.

L'AfD, classé comme mouvement extrémiste par les renseignements intérieurs allemands, cherche également à se forger une légitimité internationale en se rapprochant de l'administration Trump et de dirigeants comme Viktor Orbán.

Cette ascension inquiète le monde des affaires allemand, où le cordon sanitaire commence à se fissurer.

La perspective de voir l'AfD entrer dans des gouvernements régionaux, voire au niveau fédéral, fait peser une menace sur la stabilité de l'UE, compte tenu de l'euroscepticisme et des positions pro-russes du parti.