Cette affaire, qui concerne également un autre haut fonctionnaire, menace la crédibilité des institutions européennes et ravive les tensions internes.

Federica Mogherini, haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères de 2014 à 2019, et Stefano Sannino, ancien secrétaire général du Service européen pour l'action extérieure (SEAE), ont été placés en garde à vue et interrogés par la police belge. L'enquête, menée par le Parquet européen (EPPO), porte sur des soupçons de "fraude aux marchés publics, corruption, conflit d'intérêts et violation du secret professionnel".

Au cœur de l'affaire se trouve l'attribution d'un marché public pour la création d'une Académie diplomatique européenne.

Les enquêteurs soupçonnent que l'appel d'offres a été truqué en faveur du Collège d'Europe, une institution d'élite basée à Bruges dont Federica Mogherini est devenue la rectrice après son mandat à la Commission. Le scandale est qualifié de "profondément choquant" par l'actuelle cheffe de la diplomatie, Kaja Kallas, qui a cherché à prendre ses distances en soulignant que les faits présumés "ont eu lieu sous des mandats précédents". L'affaire est considérée comme le plus grand scandale à frapper Bruxelles depuis la démission de la Commission Santer en 1999 et risque d'avoir un "impact désastreux" sur la crédibilité des institutions. Elle alimente également les critiques des partis eurosceptiques et de pays comme la Hongrie et la Russie.