L'AfD, initialement un parti eurosceptique, est devenu de plus en plus extrême, notamment sur la question migratoire, au point d'être classé comme mouvement extrémiste par les renseignements intérieurs allemands.

Malgré cela, sa popularité ne cesse de croître, dépassant désormais les conservateurs du chancelier Friedrich Merz dans les sondages nationaux.

La co-dirigeante du parti, Alice Weidel, tente une opération de "dédiabolisation" en présentant des candidats à l'image plus lisse, comme Leif-Erik Holm, pour rendre le parti plus acceptable aux yeux des conservateurs et briser le "pare-feu" qui l'isole. Cette stratégie vise à se rapprocher d'autres partis populistes en Europe, comme celui de Marine Le Pen en France ou de Giorgia Meloni en Italie, et à tisser des liens avec les Républicains de Donald Trump aux États-Unis.

Cependant, cette façade peine à masquer la radicalité persistante du parti, incarnée par des figures comme Ulrich Siegmund, qui minimise l'Holocauste, ou Björn Höcke, condamné pour usage d'un slogan nazi.

L'AfD a également fondé une nouvelle organisation de jeunesse, "Neue Generation", pour remplacer un mouvement précédent jugé trop sulfureux.

La montée en puissance d'un tel parti au cœur du moteur économique et politique de l'UE soulève des inquiétudes quant à l'avenir de la cohésion européenne et de ses valeurs fondamentales.