Ce scandale, qui touche une des figures les plus en vue de l'exécutif européen de la décennie passée, porte un nouveau coup à l'image des institutions européennes. L'enquête, menée par la police belge et le Parquet européen (EPPO), se concentre sur des soupçons de trucage d'un appel d'offres lié à la création d'une Académie diplomatique européenne au prestigieux Collège d'Europe.

Federica Mogherini, qui a dirigé la diplomatie de l'UE de 2014 à 2019, est devenue rectrice de cette institution après son mandat.

Elle est suspectée, avec un autre haut fonctionnaire, Stefano Sannino, d'avoir favorisé le Collège dans ce processus.

Les accusations portent sur "la fraude en matière de marchés publics et la corruption, le conflit d'intérêts et la violation du secret professionnel". La nouvelle cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a réagi dans une lettre interne au personnel du Service européen pour l'action extérieure (SEAE), qualifiant les allégations de "profondément choquantes". Elle a toutefois pris soin de souligner que les faits reprochés "ont eu lieu sous des mandats précédents" et a assuré que les mesures anti-fraude avaient depuis été renforcées, notamment par une coopération accrue avec l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) et le Parquet européen. Elle a promis que "l'intégrité et la responsabilité ne feront que s'améliorer sous ma surveillance".