La nouvelle doctrine américaine est perçue par les dirigeants européens comme une menace directe.

Le président du Conseil européen, António Costa, a dénoncé des « tentatives d'ingérence », affirmant que des alliés « ne menacent pas d'interférer dans la vie démocratique ou les choix politiques intérieurs de leurs alliés ». Selon lui, les déclarations critiques de l'administration américaine ne sont plus des éclats isolés mais constituent désormais « la doctrine des États-Unis ».

Cette stratégie érode le capital le plus important de la coopération transatlantique : la confiance, qualifiée de « socle du partenariat post-Seconde Guerre mondiale » par l'analyste Manfred Elsig. La Maison Blanche ambitionne même d'« éloigner » de l'UE les pays membres les plus proches de son idéologie. Ce changement de paradigme américain, qui s'éloigne du multilatéralisme et de l'action climatique, laisse les Européens « sidérés et mis au défi ».

Ils sont désormais contraints de « définir leur propre ligne stratégique pour s'imposer en interlocuteurs crédibles ».

L'Europe doit faire face à la réalité d'être un continent pauvre en ressources et ne peut plus se reposer sur les garanties de sécurité américaines, une situation qui, selon Attila Demkó, signifie que « les vacances stratégiques pour l'Europe sont terminées ».