Selon Aleksandra Sojka, professeure en politique européenne, l'impact de Trump est double.
D'une part, sa remise en cause du multilatéralisme et ses positions sur le climat, le commerce ou la migration ont « enhardi les partis eurosceptiques et populistes ». Ils trouvent dans la posture de la Maison Blanche une « validation externe » pour leurs discours axés sur la souveraineté nationale et la critique de Bruxelles. L'analyste Attila Demkó abonde dans ce sens, notant que Trump a brisé l'illusion de « valeurs communes » en Europe, révélant une fracture profonde entre les visions libérales et conservatrices de la société.
D'autre part, cette même pression américaine a provoqué un « effet de ralliement autour du drapeau » (rally-around-the-flag effect) chez une partie des Européens.
Confrontés à une administration américaine perçue comme hostile, les citoyens valorisent davantage les acquis de l'intégration et les protections offertes par leurs démocraties. La confiance dans les institutions de l'UE a ainsi retrouvé ses niveaux d'avant-crise et le soutien aux politiques communes atteint des sommets historiques.
Sunder Katwala, directeur de British Future, note que la vision dystopique offerte par Trump agit comme un « repoussoir », catalysant la recherche d'« antidotes » parmi les majorités anti-Trump. En somme, Donald Trump pourrait involontairement devenir un catalyseur de l'unité et de l'autonomie européennes, tout en amplifiant les divisions au sein même des sociétés européennes.












